« La ligne de tramway de Grenoble à Villard-de-Lans fut un tramway français suburbain qui roula entre 1911 et 1949. Cette petite ligne locale relia donc, durant presque 40 ans, la vallée grenobloise aux plateaux du Vercors et servit notamment aux paysans locaux d’apporter une partie de leurs productions dans la vallée mais également trouver les produits qui leur manquaient. Cinq gares (Seyssins, Seyssinet-Pariset, La tour sans venin – Saint-Nizier et Lans) en plus des terminus et des multiples autres haltes permettent l’accueil des voyageurs.
Les voies, les gares et le matériel roulant appartenaient au département de l’Isère, mais la ligne fut exploitée par la Société grenobloise de tramways électriques (SGTE), qui exploite par ailleurs le tramway grenoblois.
Peu avant la Seconde guerre mondiale et pour faire face à des déficits d’exploitation chroniques, le Conseil général décida en 1938 de fermer la section rurale allant de Saint-Nizier/Lans/Villard-de-Lans, permettant encore au village d’être en lien directe avec la vallée, une correspondance bus étant assurée par les cars Huillier jusqu’à Villard-de-Lans.
La ligne est définitivement fermée le 1er avril 1949 et les autocars prennent le relais de cette ligne de tramway. »
Rendez-vous donc à 9h ce dimanche 31 mars 2019 (c’est le changement d’heure et on ne va quand même pas se lever aux aurores), pour parcourir cette ligne de tram.
Huit personnes présentes se répartissent dans 2 véhicules pour rejoindre le virage en épingle de Bel Air ou commence l’itinéraire. Le chemin de terre rejoint rapidement le hameau du Haut Seyssins puis continue tranquillement au nord jusqu’aux abords de la tour sans venin, longe le hameau de Pariset puis par une grande boucle repart vers le sud jusqu’aux lieux-dits champ Bruzier puis Ravaud. Des vététistes nous doublent, certains avec des moteurs (tricheurs), puis nous croisons un groupe de lanceurs de sagaies préhistoriques avec propulseur, qui nous font une description et une démonstration de leur discipline (voir ci-dessous). Plus loin c’est la de traversée d’un tunnel avant une deuxième boucle de la ligne qui repart vers le nord par les Arcelles et les Pinières. A cet endroit nous quittons l’itinéraire du tram qui se fond avec la route de St Nizier, pour emprunter un chemin qui nous mène jusqu’au mémorial du Vercors. Une visite de la nécropole s’impose ou l’on trouve les tombes des héros de la résistance parmi lesquels l’écrivain Jean Prevost, le lieutenant Chabal, et le chef du maquis du Vercors Eugène Chavant dit Clément.
Du mémorial des petits chemins fraichement rénovés nous permettent de rejoindre St Nizier et de visiter la petite église dont l’intérieur est à la fois moderne et sobre.
« Ancienne chapelle du hameau, l’église romane a été cité au xie siècle et reconstruite au xiie siècle. L’édifice est légèrement situé en amont du bourg, non loin du chemin du Belvédère. Ce modeste bâtiment religieux catholique encore en usage en 2016, a gardé de cette époque le clocher-porche et le chœur à chevet plat. La période révolutionnaire ayant entraîné des dommages sérieux à l’édifice, celui fut reconstruit en grande partie en 1830 en conservant l’aspect originel (largeur des murs) mais en altérant le style original de l’église (partiellement repris en 1887).Le décor intérieur date des années 1960 et le chemin de croix réalisé par le père Combet en 1964 est constitué en ceps de vigne et des branches d’érable sycomore. »
De l’église la route conduit au belvédère ou nous avons une vue à 360°: partant de la droite le massif du Taillefer , la chaine de Belledonne, le Mont Blanc au loin dans la brume, puis la Chartreuse avec Chamechaude, derrière nous les crêtes de Charandes et les 3 Pucelles et puis Grenoble qui s’étale dans la vallée au pied de ses massifs. Le repas est pris au soleil contre les madriers ceinturant le descriptif panoramique.
A 14h nous reprenons le chemin du retour en passant par la plateforme des tremplins et le GR9 qui nous ramène rapidement sur la Tour sans Venin ou nous retrouvons l’ancienne gare et l’itinéraire du tram qui rejoint les voitures.
Ont participé : Claude, Danièle, Magali, Martine, Nane, Simone, Jean, et
JPP
Championnat européen de tir préhistorique
« Un championnat de tir préhistorique !? Mais… ça existe vraiment ? » Voici une phrase que chaque compétiteur a dû entendre au moins une fois. Eh bien oui, ces compétitions pour le moins originales existent et elles rassemblent tous les ans près d’un millier de participants à travers l’Europe entière. Il existe même des épreuves mondiales, créées à l’initiative des américains, chez qui la discipline rencontre un succès fulgurant.
A quoi ça sert ?
Le « championnat européen de tir aux armes de jet préhistoriques » est né à la fin des années 80 grâce à des préhistoriens belges, allemands et français qui se questionnaient sur les modalités de fonctionnement et les performances des propulseurs, puis des arcs. L’objectif était alors de confronter et d’expérimenter des hypothèses sur la fabrication et l’utilisation de ces armes, dans un esprit de fraternité et de convivialité. Si aujourd’hui ces rencontres conservent cet état d’esprit, elles n’ont plus le caractère expérimental initial, mais permettent plus largement de sensibiliser le public au mode de vie des populations humaines au cours de la Préhistoire : ces manifestations, ouvertes au grand public, proposent généralement des animations et parfois même des visites de sites archéologiques et de musées situés à proximité du lieu de déroulement du championnat.
Les règles
Chaque année, plus d’une vingtaine de manches sont organisées à travers l’Allemagne, la Suisse, la Belgique, l’Espagne, l’Italie, la France et le Danemark. Elles se déroulent en un week-end en commençant par l’épreuve de tir à l’arc le samedi après-midi, puis du tir au propulseur (levier en bois muni d’un crochet qui permet de projeter une longue flèche appelée sagaie) le dimanche matin.
Tout le monde, sans distinction d’âge, de sexe ou de nationalité est admis à participer, mais on doit absolument être équipé d’un matériel proche des exemplaires préhistoriques ou ethnographiques connus. Les compétiteurs suivent un parcours en milieu naturel et tirent sur trente cibles de taille variable éloignées de 8 à 26 mètres. Elles arborent des silhouettes d’espèces animales présentes durant le Paléolithique supérieur et le Mésolithique, mais cette figuration n’est que décorative et le comptage des points se fait au moyen de cercles concentriques donnant de 1 à 5 points. Pour être classé en fin d’année, un compétiteur doit participer à un minimum de trois manches.
Un lieu de rencontre et de transmission des savoir-faire
Mais que l’on ne s’y trompe pas ! Chaque compétition est avant tout un rassemblement de personnes d’horizons très différents attirés par une passion commune et par la grande convivialité qui donne à ces rencontres un charme si particulier. Le championnat est autant une épreuve sportive que l’occasion de se retrouver pour comparer le matériel, partager des tours de mains ou troquer des matériaux (tendons, peaux, bois…), du matériel, des publications archéologiques ou de simples conseils. Cette communauté de tireurs préhistoriques ne cesse de s’accroitre, car depuis 2005, dans un but d’ouverture envers les archers d’autres disciplines, une catégorie « hors concours » a été créée pour les archers dont le matériel ne correspond pas aux critères définis par le règlement, sans que leur score ne soit pris en compte dans le classement général. Il n’est pas rare de les retrouver ensuite sur d’autres manches, équipés cette fois-ci d’arcs, de propulseurs et de sagaies qu’ils auront fabriqués grâce, entre autre, au forum de discussion Web archerie, sur lequel se retrouvent de nombreux compétiteurs. »
Fabrice Brutus (Archéologue)