Au vu de la météo pré-hivernale annoncée pour le dimanche 5 novembre,
j’ai proposé plus tôt dans la semaine de profiter du dernier moment de
calme (tout relatif) prévu pour samedi.
La semaine avait été presque idyllique pour randonner et j’aurais
peut-être eu plus de succès si j’avais proposé une sortie sous le
soleil. Mais on ne choisit pas _tout_ ce qu’on fait….
Donc, quelques hésitations frisquettes ont décimé les rangs des
Alpes-Clubien.ne.s. Mais pas les Morel !!!
C’est donc avec ma môman Colette que j’ai entrepris de braver les
éléments pour remonter le fameux vallon de Font Turbat.
A 9h15, nous laçons les chaussures et enfilons les sacs par dessus les
gilets et les bonnets. Nous traversons le hameaux du Désert qui se
prépare doucement pour l’hiver et nous amorçons la longue et lente
remontée du haut-vallon de la Bonne. Entre bois de mélèzes et
pâturages où ont été descendus tous les moutons du coin, la route
forestière nous emmène jusqu’au pied de la Cascade de la Pisse.
De là, le vallon change d’orientation passant de Nord-Est à Sud-Est et
tout à coup s’offre à nous la face immense de l’Olan. Au départ
coiffée de quelques nuages, elle se découvre petit-à-petit. Quand on
voit la grandeur de la vallée, on se demande pourquoi partir plus loin
pour trouver du dépaysement. L’Olan : le Népal aux portes de Grenoble
!
D’aucun auraient trouvé ce vallon fort ennuyeux. C’est vrai que nous
dénivelons très très doucement, et il nous faut 3h45 pour atteindre
enfin le refuge de Font Turbat. Mais nous profitons de la sauvagerie
des lieux. Surtout en cette saison où la vallée est quasi-abandonnée.
Nous croisons quand même 3 jeunes randonneurs et un chamois. La vallon
n’est pas donc complètement désert.
Sur l’épaule qui mène au refuge, le vent se lève. En marchant, c’est
encore largement supportable, mais nous devons « feinter » pour trouver
un coin à l’abri contre les panneaux en bois du refuge pour manger
notre petit casse-croûte protégés du vent. Le café nous réchauffe bien
vite. Et c’est déjà le temps de refaire le chemin en sens inverse.
Rentrés à la voiture à 16h30, après une petite averse qui a humidifié
les vestes mais pas les coeurs, nous retraversons le hameau du désert,
croisons quelques jeunes Murois.e.s monté.e.s ici arroser le WE, cette
fois-ci au sens le plus direct du terme : 16h30 et la diction est déjà
bien atteinte !!!
Nous laissons ainsi le vallon s’endormir sous la neige qui arrive dans
quelques heures : les sommets se sont déjà couverts d’un léger duvet
lors de la dernière averse, mais d’ici lundi, la neige sera descendu
jusqu’à hameau. L’hiver pointe le bout de son nez, et nous sommes bien
content d’avoir profité des derniers moments de calme automnale, sous
un ciel gris mais qui nous a laissé sec.
Lionel
PS : je profite de ce CR pour faire un peu de pub non-intéressée pour
un livre fort beau de Hervé Champollion, qui s’appelle « Valjouffrey »,
aux éditions Terres Neuves. 150 pages de photos magnifiques, dont
plusieurs dépliants panoramiques en 90cm et 120cm. Un bon moyen de
voyager en Valjouffrey, sans quitter son fauteuil ! Quelques clichés
du livre sont visibles sur le site de l’auteur :