Dimanche 20/03
Départ 7h 30 pour la Croix de Carlé à 2575m. Le Temps est semi couvert. La route du vallon de Sestriere est abandonnée au quatrième lacet. Nous portons alors les skis sur une centaine de mètres de dénivelé puis nous suivons plus ou moins facilement la raide crête de Pra Gaze qui nous emmène par ressauts successifs et 1200 m de dénivelé jusqu’au sommet couronné d’une petite pyramide rocheuse. La descente se fait par le vallon NW en évitant les pentes NE plaquées. De belles pentes à 30 /35° en poudreuse profonde au milieu des mélèzes clairsemés. Il y a au moins un mètre cinquante de neige au dessus de 2000m. Puis par des vallons sans problèmes nous rejoignons la route qui nous ramène a st Dalmas .
Lundi 21/03
Départ 7h30 par les cinq interminables kilomètres de route de Gialorgues. Une heure trente pour arriver au pied des pentes donnant accès au col du petit Valloar a 2706 m .Daniel se plaignant d’ampoules abandonne sagement à cet endroit, pendant que sous un soleil chaleureux nous gravissons le premier ressaut. Nous arrivons sur un plateau ouvert qu’il faut longer sur la gauche pour franchir le verrou qui donne accès aux vallons supérieurs. On contourne une ou deux avalanches et on arrive au col à 11h30. Personne n’est volontaire pour faire la Tète de Sanguiniere ou la pointe de Tète Ronde au dessus. Nous descendons donc rapidement dans le vallon de la Braisse en évitant les coulées. La neige est changeante, de la poudreuse profonde a la cartonnée. Le vallon est très vaste et sauvage. Dans le bas au travers de la foret de mélèzes on oblique à gauche pour trouver la cabane d’altitude de notre hôte. Après une demi heure passé à chercher la clef nous pénétrons dans l’antre et sommes récompenses par une dose de pastis .Retour sans problème par la route de la veille jusqu’à st Dalmas ou nous arrivons a 13h45.
Mardi 22/03
Comme d’habitude a 7h20 nous commençons par une remontée rapide jusqu’aux granges d’Anelle sur la route du col du même nom. Ensuite on empreinte une trouée ressemblant a une piste de ski désaffectée, que l’on remonte jusque vers 2000m. De ce point nous devrions rejoindre l’arête du Content, mais pour éviter le vent violent sur la crête nous préférons continuer par l’itinéraire prévu pour la de descente plus abrité. Nous débouchons donc vers 2200 m dans un petit cirque sympathique nomme combe d’Aunos, ou nous nous apercevons que les pentes pour atteindre le sommet sont excessivement raides. De plus elles se révèlent en neige profonde (au moins 1m50 jusqu’au sol) et au bout de 200 m fatigués de brasser la neige nous abandonnons. Belle descente en poudreuse un peu lourde jusqu’au replat de Croix Cloutat. A la faveur d’un arrêt nous repérons un couloir déjà skié qui a l’air moins pentu .Le groupe se scinde alors en deux. Nane et Daniel descendent aux granges, le reste de la troupe moins Michel qui est déjà reparti sur Grenoble remontent difficilement le couloir en se relayant dans 50 cm de poudreuse .Nous finissons tout de même par prendre pied sur l’arête et rejoindre le mont Aunos à 13 h. Le temps s’est dégagé, le vent est tombé la vue est magnifique sur la crête frontière, le Mont Mounier, la station d’Auron la cime de la Bonette etc. . Superbe descente en poudreuse profonde avant de rejoindre la piste citée plus haut , vandalisée par les raquetteurs . Retour a St Dalmas vers 14 h.
Mercredi 23/03 Mt Mounier 2729 m
Petit dej a 6h ¼ . Le temps est magnifique pas un nuage dans le ciel. On prend les voitures pour se rendre à Roya hameau d’où part la course. J’avais prévu de faire le circuit en boucle, mais les sous bois sont glacés et en l’absence de données précises sur la difficulté de l’itinéraire de montée, je renonce a cette option et on se contente de l’itinéraire classique .Le passage des barres de Roya est un peu scabreux par neige dure, le sentier d’été domine le torrent par un a pic impressionnant .On entre dans les grands champs de neige dominés par la Cime Negre. Le passage de la deuxième barre se fait en louvoyant entre les bosses, puis nous négocions la troisième barre par la droite. Les distances sont grandes, les vallons immenses. Cahin caha nous atteignons quand même le col, puis la bosse terminale à 2729m a 12h 30. Le sommet est un peu plus haut en suivant une arête semi rocheuse et malaisée, un vent violent nous empêche de tenir debout nous sommes a quatre pattes sur l’antécime. Nous rejoignons le petit col dominant l’impressionnante barre de rochers de la face nord pour retrouver Nane et Martine . La descente est agréable sur les pentes Est en neige transformée. une cabane abri vers 2000m se prête aisément a un casse croute bienvenu .On retrouve le hameau de Roya a 14h .
Jeudi 24/03 Trou de l’âne
Nouvelle remontée de la route de gialorgues jusqu’à 1930m puis SO vers l’entrée du trou de l’Ane. Le verrou est tres raide et en neige lourde. La pente est orientée NE et le soleil tape fort dès 8h 30 .On multiplie le nombre de conversion ce qui présente une opportunité de formation accélérée pour Daniel. Les mélèzes clairsemés dont certains font plus d’1m 50 de diamètre a la base, nous garantissent une sécurité que l’on veut croire assurée. Enfin le cirque est atteint et révèle un paysage splendide et sauvage. Le vallon est cerné de falaises et de couloirs faisables à skis. On rejoint une petite éminence au centre du cirque à 2500 m, un lièvre blanc détale presque sous nos skis dérangé dans ses affaires. le soleil est agréable, on ne peut en dire autant de la descente assez compliquée dans un mètre de neige très chaude partant en coulées superficielles et parsemée de mélèzes. Retour a St Dalmas vers 13 h.
Vendredi 25/03 Pas du Loup
Pour cette dernière journée, nous avons choisi une randonnée peu longue au départ d’Isola 2000. Après quelques errances pour trouver le départ de la course nous démarrons de l’altitude 2050 m en longeant les pistes , pour prendre pied peu après une traversée dans les vallons qui montent de bosses en bosses vers le pas du loup , la baisse du Drus , et le mont Malinvern .Nane rouspète à son habitude contre les leaders qui vont trop vite avec une trace trop raide, Marion traine aux arrières postes en saturant sa carte mémoire de photos, Manu et Jean Paul se « tirent la bourre » en tête, et Daniel et Martine montent sagement à leur rythme. Nous arrivons au pas du loup vers les 11h. Un exalté gravit un couloir sous une énorme corniche qui le domine comme une épée de Damoclès, et deux alpinistes casqués, piolétés disparaissent dans un couloir à 40°. Il fait un chaud soleil quand nous commençons la descente. Le choix des pentes Est nous garanti une neige transformée jusqu’ aux voitures et c’est donc ravis que nous terminons cette semaine de randonnée. Une mention spéciale au gite choisi par Nane qui était très sympathique et à son propriétaire Philippe Issautier, très serviable et bon cuisinier.
JPP