26 au 29 août 2023
Jour 1 – 26/8/2023 : De Fouillouse à Larche par les cols de Vallonet (2524 m) et de Mallemort (2558 m)
900 m D+ et 14 km
Le départ de Fouillouse (1900m) se fera finalement un peu après 11 h.
Nous traversons ce petit village, passons devant le gite d’étape, les deux cafés. L’église et son clocher à trois cloches retiennent notre attention.
L’air est frais et le ciel bien chargé. Nous laissons sur notre gauche la direction du refuge de Chambeyron. Notre chemin (Gr5-GR56) est agréable, nous entrons dans un grand et beau vallon le long du Riou de Fouillouse en direction du Col du Vallonet. Sur notre droite un troupeau de moutons.
Au-dessus de nos têtes l’environnement est assez minéral.
Juste après le col du Vallonet (2524m) nous tentons une halte casse-croûte mais une averse nous fait repartir rapidement. Dommage, car le site est magnifique avec trois lacs à proximité (lac de Plate Lombarde, lac du Vallonet supérieur, lac du Vallonet inférieur).
Nous continuons la montée vers le col de Mallemort (2558 m) bien couverts et encapuchonnés.
Juste en dessous du col, les ruines imposantes des baraquements militaires de « Viraysse ». Deux cents mètres au-dessus du col se dresse la tête de Viraysse (2721 m) surmontée d’une batterie.
Nous entamons la descente sur Larche.
Vers 2100 m, des drapeaux italien, français et européen nous rappellent que nous sommes dans une zone frontalière. Tout notre cheminement était jalonné de panneaux explicatifs sur les positions militaires passées entre la France et l’Italie.
La descente se fait plus raide et nous sommes contents d’arriver à Larche vers 17 h.
La soupe à la courgette, au basilic et au persil nous a bien réconfortés.
Suzel
Jour 2 – De Larche à Chialvetta par le col des Monges
Nous partons de Larches vers 7 h 45 par le chemin de fond de vallon qui rejoint le point d’appui 1893 matérialisé par 3 drapeaux : français, italien, et européen. Ces points d’appuis sont des bunkers, disséminés sur la route des cols frontières et destinés à repousser l’ennemi. Cette barrière militaire a d’ailleurs connu un franc succès en 1940 en permettant de repousser les troupes d’Alpini mussoliniens venus du Piémont.
Nous dépassons ces bastions pour rentrer dans le vallon de Rouchouse qui mène au col des Monges ou col del Munie en version italienne. La pluie tombe sans discontinuer depuis le départ. Les paysages sont magnifiques ; des prairies orangées, brillantes sous les averses et dominées par des contreforts calcaires ocres dont les sommets se perdent dans les nuages. Rive droite, on distingue au loin la cabane du berger de Vyraisse, cernée par ses moutons. Nous doublons le col de la Montagnette avec son lac et un dernier raidillon nous permet de franchir le col des Monges. Nous sommes pour ainsi dire lessivés.
Un randonneur croisé un peu plus tôt, nous a indiqué la possibilité d’une grotte-abri derrière le col. Le chemin passe au pied d’une paroi fracturée dans laquelle une ouverture se distingue. Il s’agit d’une galerie militaire forée dans la montagne. Nous décidons d’y faire halte pour déjeuner à l’abri des averses, mais entre ceux qui sont transis et ne veulent pas s’arrêter, et ceux qui sont claustrophobes et refusent catégoriquement d’entrer dans le boyau, l’arrêt se limite à une dizaine de minutes, le temps d’avaler une portion de salade de pâtes sans sel.
Nous repartons valeureusement, vers le lac d’Apsoi en contrebas. Le sentier arrive à un carrefour. Le chemin du col d’Enchiausa est devant nous avec ses barres rocheuses et ses 400 m de dénivelé, mais nous avions décidé dès ce matin de choisir un plan B, plus court et moins exposé et qui descendant par le lac Visaisa et les résurgences della Maira arrive au hameau de Saretto.
La pluie nous accompagne toujours, les pieds font flik flok dans les chaussures. Au village un échange téléphonique avec l’auberge de Chialvetta distante de 11 km, permet à l’aubergiste de mettre en place un système de navettes avec l’aimable contribution bénévole d’habitants de Saretto.
L’accueil à l’auberge est excellent, le repas conforme à ce que nous attendions, et le village de Chialvetta est extrêmement pittoresque.
JPP
Jour 3 – 28/08/2023 : Val Maira, de Chialvetta à Chiappera par le col Ciarbonnet (2206 m) 1000 m D+ et 17 km
Après un petit déjeuner frugal, il nous faut remettre nos chaussures qui grâce à la bienveillance de nos hôtes, avaient séché. C’est vers 9 h que nous débutons agréablement cette journée par le tour du village fleuri avant d’emprunter un sentier ancestral qui nous mènera le long d’une rivière à un prochain village ou nous faisons une courte pause photos à l’occasion de laquelle nous recroisons un jeune randonneur qui fera perdre la tête à plus d’une au point d’en oublier ses bâtons. La montée au col se fait par un large chemin carrossable qui serpente dans l’alpage jusqu’à un chalet situé juste au-dessous du col ou nous arrivons à l’heure du déjeuner que nous prenons en contrebas près d’une mare et sous de verdoyants mélèzes. Le sentier de descente est raide et raviné suite aux pluies de la veille et nous mènera au-dessus de Sarreto avant de rejoindre par un chemin à flanc de colline toujours sous les mélèzes le charmant village de Chiappera ou il nous faudra emprunter la route pour gagner le Campo Base ou nous arrivons sous des bourrasques de vent glacé. Le refuge est accueillant, nous avons deux chambres de 6 agréables et des sanitaires attenants
Après avoir pris possession de nos chambres nous décidons tous de boire un pot dans la salle à manger sous une musique de fond avant d’aller se doucher. Le repas est servi à 19 h ou chaque plat, digne d’un restaurant, est servi sur assiette de l’antipasti (entrée avec du poulet), soupe genre garbure, veau aux légumes et pour finir pannacotta. Nous nous couchons vers 10h avec l’inquiétude de la journée suivante qui s’annonce éprouvante, beaucoup auront du mal à s’endormir et à passer une bonne nuit.
Clémence et Michel
Jour 4 – 29/08/2023 : Chiappera – Fouillouse par le Col de Stroppia (2865 m)
1300 m D+ et 16 km
C’est par un merveilleux petit déjeuner avec croissant, fromage blanc et fruit (dont du raisin) que nous commençons cette dernière journée avec un temps tout à fait engageant et qui se confirmera tout au long de la journée.
Nous commençons à monter très rapidement par un sentier très bien tracé qui nous amène à un premier surplomb ou au pied d’une falaise gambade une troupe de chamois nullement effrayée par notre présence. Après une première pause nous resserrons les rangs pour franchir un premier passage difficile dans une falaise qui nous conduira à une magnifique plateforme où se situe le bivouac Stroppia situé à 2260 m, heureux d’avoir ainsi fait la moitié du dénivelé de la journée. Nous reprenons le chemin qui rejoint après une nouvelle petite montée, un vallon immense bordé par le massif du Sautron et le Brec du Chambeyron, vallon que nous traversons pour atteindre un petit lac, situé au-dessus d’une moraine, au bord duquel nous pique-niquons, laissant les 250 derniers mètres de dénivelé pour l’après-midi.
Le ciel devenant menaçant, il nous faut repartir et c’est tranquille que nous gagnons le col de Stroppia (Nuberia pour les Italiens) point culminant du séjour ou après les photos d’usage. Il nous faut entamer une descente d’enfer sans réel sentier dans un terrain détrempé, partiellement enneigé et totalement raviné par les dernières pluies et c’est heureux que nous retrouvons l’alpage et un vrai sentier pour regagner Fouillouse et nos voitures sans bien sûr déroger à l’arrêt au bistro ou confortablement installés sur des banquettes nous avons partagé le pot de l’amitié.
Clémence et Michel