Il devait s’agir d’un WE complet, mais à cause d’une communication
difficile avec les gérants du gîte que j’avais repéré, nous avons dû
revoir nos ambitions à la baisse. Dommage car le WE était beau, et le
Trièves est quand même un endroit formidable à une « petite » heure de
Grenoble.
Qu’à cela ne tienne, nous avons passé une journée fort agréable.
Celle-ci a commencé par un co-voiturage vizillo-grenoblois: Martine et
Danièle ont eu la gentillesse de faire un bon détour pour me récupérer
au terminus du tram à Echirolles. Puis nous prenons la route de Mens.
Là, nous bifurquons pour Saint-Baudille-et-Pipet et déjà le plateau du
Trièves s’offre à nous, baigné des lueurs de ce début de journée de
juin. Au parking de Longueville, nous attendons un moment, sans réseau
et sans nouvelles de Nicole et Jean-Paul. Ils finissent par arriver à
bord de leur camion. Nous nous équipons, puis enjambons la Vanne, le
ruisseau qui passe par là, bouillonnant des eaux des orages des jours
derniers.
Nous attaquons la montée à Rochassac dans la forêt encore humide des
pluies de la nuit. Le ciel est dégagé. Et la pause à Rochassac se fait
au soleil. Puis c’est une belle traversée montante qui nous amène
jusqu’au Col de l’Aiguille, puis au sommet de l’Aiguille. Le
Pique-nique est ponctué de photos pour immortaliser cette vue imprenable
sur le Trièves d’un coté, la Matheysine de l’autre. Les nuages se
multiplient sans pour l’instant gâcher la fête. On verra ça plus tard.
Jean-Paul me propose ce qui me tentait grandement : un petit
aller-retour à Rattier. J’en rêve depuis des années ! Pendant que ces
Dames profitent du soleil pour buller tranquillement, nous redescendons
au Col de l’Aiguille et attaquons la longue (très longue) arète qui mène
à Rattier. Longue est effilée. Par endroit, seulement 60cm de rocher
brinquebalant sont la seule marge que nous avons autour des pieds. Après
quoi c’est le vide insondable qui descend, d’un coté vers Rochassac, de
l’autre sur la Casse de l’Obiou.
Une première bosse, une seconde, une troisième…. Nous arrêtons de les
compter. Mais le sommet de Rattier est immanquable. Il donne surtout une
vue sur l’Obiou qui accepte de sortir quelques instants du brouillard
pour donner le ton.
Pour les photos, c’est arrêt obligatoire sur l’arête. Pas question de
faire un pas de travers, sinon « zip », en bas !
En rejoignant le Col de l’Aiguille, nous nous rendons compte que le
temps a couler, un peu comme si Einstein avait ralenti nos montres à
nous, pendant que la fraîcheur forçait nos amies à décoller avant notre
retour. Nous les retrouvons en contre-bas du col. Avant d’arriver à
Rochassac, nous bifurquons à droite, pour prendre la descente par
l’Hirondelle. Les zigzags sont bien raides sous l’Aiguille. Sans
difficulté, et alors que les nuages, cette fois-ci, s’amoncellent et
changent de couleur, nous regagnons le bas de la forêt au dessus des
Brachons. A la première clairière, l’orage éclate et nous sommes bons
pour la douche de fin de journée. Nous suivons la route forestière qui
longe les champs. La pluie cesse lorsque nous atteignons le parking.
Merci à mes compagnons du jour. En particulier à Jean-Paul sans qui je
ne serais encore pas allé au sommet de Rattier !!!
Lionel