La randonnée initiale prévue aux cascades de l’Oursière n’étant plus praticable, une partie du chemin ayant été emporté lors d’ un orage, la sortie proposée était d’aller et/ou le Grand Van.
Chamrousse, terrain de jeux de notre club et des Grenoblois, évolue avec son époque.
Nous avons posé les voitures à Roche Béranger, au niveau de la Bérangère. Les températures étant annoncées comme assez fraiches, une seule personne du groupe avait tenté le short mais elle s’est empressée de monter haut les chaussettes.
Nous nous sommes engagés sur le chemin qui passe en dessous du restaurant Le Malamut, le plus vieux chalet de Roche Béranger.
Pour la petite histoire, au milieu du 19e siècle, les hauteurs de Chamrousse étaient encore vierges. Seuls quelques bergers et de rares chasseurs s’y aventuraient. En 1863, Jules Arsène Tasse, dit « le Père Tasse », alors âgé de quarante ans, décida de s’installer là-haut à Roche Béranger durant la bonne saison avec sa femme et ses deux enfants (dix et douze ans). Il construisit une mini baraque en planches qu’il agrandira peu à peu au fil des années et il se consacra d’abord à la réalisation de fromages de chèvre. Il transformera ensuite le chalet en un refuge où il put accueillir jusqu’à une trentaine de personnes (en utilisant tous les recoins !). Comme les témoignages le disaient unanimement, les repas offerts par Madame Tasse étaient prodigieux et la réputation de ce restaurant d’altitude n’a cessé de croître.
(Extrait du livre « Les 22 années du Père Tasse à Chamrousse« )
L’exploitation de ce chalet, faute de repreneur, va être confiée à la Régie des remontées mécaniques.
À proximité du restaurant Le Malamut, une nouvelle attraction est proposée pour les amateurs de ski : le mini Kilomètre lancé (KL) où l’on peut se faire chronométrer.
Tout le long de la progression vers le lac Achard, nous avons pris connaissance de panneaux informatifs, bien réalisés, sur la vie de la faune locale l’hiver, les différences entre empreintes de bouquetins, de chevreuils ou de sangliers et la biodiversité du lac Achard.
Nous avons atteint rapidement sous le soleil, le lac Achard toujours aussi magique.
Du fait de sa très grande facilité d’accessibilité, le lac Achard subit une sur fréquentation qui abime le site. Des opérations ont été menées pour le protéger.
Depuis 2019 une passerelle a été mise en place grâce à un contrat Natura 2000 pour empêcher le passage dans la tourbière et un système de cordage protège la zone humide en aval du lac.
La baignade dans le lac a été interdite (on y a même vu des paddles) car cela avait pour inconvénient de brasser l’eau et de rendre turpides les eaux du lac. Turbidité = particules en suspension dans l’eau.
Le lac Achard se caractérise par la présence, dans son phytoplancton, d’une espèce particulièrement rare et méconnue de la famille des desmidiées dénommée provisoirement Cosmarium cf. strugense (Krieger et Gerloff). Cette espèce ressemble en gros à deux œufs au plat coloriés en vert.
Pour vous donner une idée de la fréquentation, voici quelques chiffres d’un comptage réalisé du 22 juin 2021 au 25 septembre 2021 :
– Nombres de passages : 49 676
– Passage par jour en moyenne : 522
– Fréquentation journalière maximale : 1600
Les comptages réalisés en 2022 ont donnés des résultats similaires.
Dans le lac, on trouve des veyrons et des tanches ainsi que des crapauds, grenouilles rousses et tritons alpestres (encore eux).
Cette interdiction de baignade a pour objectif de préserver l’habitat des libellules et des amphibiens.
Source : Étude hydrologique du lac Achard et des zones humides connexes (Mairie de Chamrousse)
Le sentier s’est élevé ensuite pour nous conduire au col de l’Infernet, puis nous avons gagné un autre vallon semé de petits lacs au sommet duquel nous avons atteint le col de la Botte (2165 m). Le sentier nous a conduit à flanc jusqu’au col des Lessines.
Nous nous sommes engagés dans la combe qui mène aux sommet des Vans dans un pierrier assez raide. Le long du sentier, des bouquetins posés en troupeaux regardaient tranquillement monter les randonneurs. Des nuages ayant bouché la vue du Petit Van, nous avons pris à gauche en direction du Grand Van (2448 m).
Le déjeuner a été pris au soleil avec un magnifique point de vue sur les lacs Robert.
La descente s’est faite par le même itinéraire vers le col de la Botte et nous a parue étrangement un peu plus facile que la montée. Un autre troupeau de bouquetins étaient également en place pour le grand bonheur des vacanciers venus probablement en télécabine. Ensuite avant de rejoindre la Croix de Chamrousse, nous avons testé la passerelle qui vient d’être mise en place au-dessous du couloir de Casserousse. 130 m de long et 25 m de hauteur. Sympathique.
Puis retour par la ligne de crête et descente par le chemin et les pistes jusqu’à la Bérangère.
Temps très agréable pour randonner, pas de canicule.
Merci à Agnès, Christian, Danielle, Jean-Pierre, Marie-Pierre, Nane, d’avoir participé à cette journée sous le soleil.
Voici le lien pour les photos :
https://photos.app.goo.gl/t1YMFYBY7SGiHPXh8
Anne Monnier-Giraud