On ne dira jamais assez que les femmes sont plus courageuses que les hommes .En effet Martine, Nicole, et Nane bravant le temps incertain viennent au RDV, soutenir le commissaire, ravi. Nous laissons la voiture de Nane à Lancey, et montons rapidement jusqu’au col de Pré Long ou nous traversons lentement et avec précaution les derniers vestiges et soubresauts d’une rave party. Des sons sourds de hard rock font vibrer la voiture, quelques zombies hébétés et transis se réchauffent en se déhanchant devant une sono.
Martine stimulée par les effluves de cannabis qui pénètrent par les vitres entrouvertes pas une seconde à engager sa voiture neuve sur le chemin défoncé menant au col du Pré du Mollard. Le cannabis continu ses ravages et sortant du brouillard c’est maintenant une troupe de 15 cavaliers que nous voyons débouler, avec stupéfaction au détour du chemin.
Il bruine déjà pendant que nous gravissons le nouveau sentier taillé dans la foret, le nez au vent des clairières au cas où un champignon pointerait son chapeau. La pluie commence à forcir alors que nous venons de passer le gite étape du Pré Mollard.
Dans la vallée de l’Isère les villages se diluent dans la brume. Sur l’alpage les vaches blanches aux yeux fardés nous regardent passer impassibles. Plus haut un berger flanqué de ses chiens enfile son poncho en rassemblant ses moutons. Nous poussons jusqu’au Habert de la Sitre. Le lac est visible plus bas dans un pierrier, à trois minutes, mais ici nous disposons d’un abri pour le casse croute .JP avale ses bouillies, Nane propose son café, puis c’est toujours sous une pluie redoublant d’intensité que nous rebroussons chemin.