Maryse, Nane, Martine, Tina, Patricia, Annick, Agnès : une vague féminine semblait vouloir me submerger, pour cette ballade qui s’annonçait décidément comme la journée des femmes de l’Alpes Club. Heureusement deux inscrits de dernière minute, Alain Delhomme et Annie, revenus de Grèce la veille, décidaient de se joindre à nous. La présence rassurante d’Alain me permettait ainsi d’évacuer une anxiété bien compréhensible.
Le hameau de l’Enclus, est situé aux confins du Dévoluy, et quand nous arrivons enfin a la station du téléphérique de l’IRAM, le paysage masqué jusqu’ici par une brume tenace se découvre subitement dévoilant les Crêtes de la Plane, Coste Belle, le pic de Bure, et juste devant nous le sommet de Corne qui est le but de la randonnée. Le Vallon du même nom monte progressivement sous les câbles du téléphérique, jusqu’a rejoindre celui de Baume noire que nous laissons à droite. A gauche un raide clapier prolongé par un couloir d’éboulis donne accès à l’arche de la Traversée Héroïque qui permet d’atteindre le sommet de Corne par un chemin plus sportif .Tout bien réfléchi, cet itinéraire caillouteux, vu notre nombre, ne m’inspire pas confiance. Je décide de rejoindre le sommet par le sud et d’explorer l’arche et son couloir par le haut. Le cheminement ne pose aucun problème ne serait ce un bourdonnement quasi constant qui m’inquiète un peu. Je présume une attaque de frelons, cherche dans le ciel un éventuel engin volant, jusqu’à réaliser que c’est simplement le bruissement de conversation de mes coéquipières.
Vers 11h30 à peine essoufflés (ées) nous prenons pied sur la selle qui sépare les deux sommets. Une partie de l’effectif se repose pendant que d’autres harnachés de casques (il faut bien qu’ils servent à quelque chose) vont reconnaitre la grotte. Effectivement vue de dessus, le passage est très abrupt et la pente terminale croule sous les rochers brisés. Un groupe de randonneur escalade le couloir et déclenche de nombreuses avalanches de pierre. Le passage semble moins dangereux l’hiver que l’été et je note en mémoire les deux spits qui équipe la dernière partie de la montée.
Les randonneurs arrivent à nos cotés, nous papotons un moment échangeant des impressions. Il s’avère qu’ils font partie du CAF Obiou basé à Mens. L’un d’eux connait bien Roger Morel car il a été président du CAF de la Mure. Le visage barbu de son voisin nous semble familier. Est-ce que ce serait… non….. Mais oui ! La ressemblance est frappante c’est Claude Garnier le père de notre ami Simon.
Les effusions terminés les deux clubs se séparent il est 12h 30 et le casse croute est décidé. Installés sur l’herbe épaisse avec une vue étendue sur le massif, nous prolongeons cet instant en dégustant de multiples variétés de chocolat, enrichies par le café de Nane. La suite de la randonnée se fait en boucle en descendant le vallon de Coste Belle qui nous ramène par un sentier escarpé à la gare du téléphérique. Merci à tous les participants, mention spéciale à Maryse qui pour une reprise est courageusement montée au sommet.
JPP