Le séjour glisse nordique et raquettes 2022 de l’Alpe Club a bien failli être annulé au dernier moment. La veille du départ à midi, plusieurs d’entre-nous apprenaient qu’ils étaient « cas contact », mais après des tests négatifs, quasiment tout le monde prenait la route de la Savoie après s’être retrouvés chez Michel pour le café et les croissants.
Du vendredi 28 janvier au dimanche 30, nous avons découvert les environs de Bessans soit en skis de randonnée nordique ou skating, soit en raquettes ou tout simplement à pied, la neige s’y prêtant bien. Chaque jour, différents groupes se formaient suivant les envies de chacun.
Journée du vendredi 28 janvier randonnée en skis nordiques
Après un regroupement sur le parking du bowling de Lanslevillard à 10 heures les randonneurs en ski nordique (Nicole, Martine, Fred, Christine, Noël, Suzel, Isabelle, Marie-Laure et notre commissaire Jean-Paul) ont chaussé les skis et ont attaqué les pentes assez raides du bas de la station. Il a fallu mettre les peaux assez rapidement pour poursuivre par le chemin du « Petit Bonheur ». Ce chemin porte bien son nom car nous avons évolué à travers une belle forêt de mélèzes et traversé des hameaux aux maisons de pierres et toit de lauzes fort bien restaurées. Après une montée à l’ombre de la montagne, nous avons atteint le col au soleil vers l’heure du repas et nous avons pu nous restaurer (presque) au chaud. La descente s’est faite sans encombre puis nous avons rejoint les pistes damées de Bessans. Une petite inquiétude nous a accompagnés car un panneau nous encourageait vivement à nous acquitter du montant du forfait sous peine d’une amende de 20 euros. Nous avons donc plus ou moins coupé à travers champ.
L’église et la chapelle sont visibles mais le village de Bessans reste caché jusqu’au dernier moment. Nous le découvrons en contrebas de ce plateau où coule l’Arc. L’église et la chapelle sont fermées. Une traversée du village nous emmène côté rive droite. La piste de raquettes se trouve chamboulée par une belle avalanche. Jean-Paul va voir si le sentier qu’on devine d’en bas est praticable. Noël, Christine et Isabelle décident de faire demi-tour et de passer rive gauche pour rattraper la piste de fond. Les autres attachent leurs skis sur le sac pour franchir l’obstacle. Le passage est tout à fait correct. Nous y croisons même un couple avec un bébé sur le dos. C’est dire. Le chemin est sauvage, au bord de la rivière et nous conduit jusqu’au Villaron où se trouve notre gîte. Nous sommes les premiers arrivés et suivons notre hôte pour l’installation. Le choix de nos chambres est cornélien car le lieu est charmant et fort bien aménagé, ménageant des sortes d’alvéoles douillettes pour chacun.
Nous avons parcouru 12 km, 605m de dénivelé positif et 335 m de dénivelé négatif.
Marie-Laure
Journée du samedi 29 janvier
Le groupe des randonneurs sans raquette se scinde en deux :
Claude et Jean partent à Bonneval-sur-Arc directement puis monteront comme toute l’équipe au hameau de l’Écot.
Anne et moi chaussons les skating pour glisser sur les pistes vierges de trace, la dameuse nous ayant doublé. Régularisation de notre redevance au Carreley , bref tour du village à -11 degrés. Nous regagnons les pistes ensoleillées plus au nord et skions à notre rythme
Bonne surprise, en l’absence de risque d’avalanche, les pistes sont tracées jusqu’à Bonneval. Repas de midi au soleil à la terrasse du gîte du Villaron, café offert par notre hôtesse. L’après midi, nous monterons au hameau à pied depuis Bonneval avec retour par le pont de la Lame et sa célèbre cascade.
Lieu de tournage de la scène ou la bête devient la belle (Nouvelle version par Nicolas Vanier du feuilleton télévisé de Belle et Sébastien).
Une petite part de mon enfance:
. »Je connais les brumes claires,
la neige blanche et les matins d’hiver.
Je voudrais te retrouver,
le lièvre blanc qu’on ne voit jamais,
mais l’oiseau, l’oiseau s’est envolé
et moi jamais je ne le trouverai… »
Chantal
Samedi 29 janvier 2022 – Hameau de l’Écot
Il est environ 9 h il fait -12°, les skieurs nordiques s’élancent skis aux pieds depuis notre gite en direction de Bonneval-sur-Arc, Anne et Chantal partent explorer le domaine de ski de fond de Bessans, et avec Jean nous décidons de rejoindre Bonneval en voiture. Un bref passage à l’office du tourisme nous confirme que le parcours pour rejoindre le hameau de l’Écot est sans danger car bien sécurisé. Nous partons par la rive gauche de l’Arc sur une piste tracée à la dameuse qui nous permet d’avancer confortablement sur une neige très froide, mais au moindre écart hors de la trace, nous nous enfonçons jusqu’au genou.
Nous rencontrons dès le départ un randonneur avec qui nous échangeons quelques mots. Il s’avère d cette personne est un naturaliste amateur en vacances à Bessans. Nous ferons une bonne partie de la randonnée en sa compagnie en profitant de sa connaissance de la faune, et de ses jumelles pour apercevoir quelques chamois se chauffer au soleil.
C’est une balade tranquille qui monte en pente douce, avec un paysage somptueux et une neige immaculée. Un peu trop à l’ombre à mon goût, les doigts ont du mal à se réchauffer. Ce froid fait le bonheur de quelques amateurs de grimpe sur une belle cascade de glace accrochée à la paroi sur notre droite. Nous trouverons enfin le soleil à la croisée de deux vallées, une sur la droite partant en direction du refuge des Evètes et de l’Albaron, l’autre partant à gauche vers les sources de l’Arc et le refuge du Carro.
Nous laissons quelques vielles maisons de pierre bien restaurées mais encore endormies sous la neige, traversons l’Arc pour revenir par la rive droite jusqu’au magnifique hameau de l’Écot perché à 2000 m d’altitude. Hameau chargé d’histoire depuis le Moyen Age et protégé depuis 1971. Ses belles maisons en pierres sont regroupées autour de la chapelle Ste Marguerite. Il fut le lieu du tournage du film “Belle et Sébastien“ de Nicolas Vanier. Le petit bar du hameau étant ouvert, nous en profitons pour faire notre halte casse-croûte autour d’un thé chaud et d’un café.
À l’Écot nous sommes rejoints par notre équipe de skieurs qui va profiter aussi de cette bonne exposition au soleil pour la pause repas.
Nous nous séparons à nouveau pour la descente que nous effectuerons par la rive droite de l’Arc sur le sentier de randonnée après avoir traversé le village en découvrant ces belles bâtisses dont certaines bien restaurées. La neige a été bien tassée par les nombreux raquetteurs, la descente sur Bonneval sera donc facile. Le versant est plus escarpé et plus inquiétant par endroit avec un chaos de rochers enchevêtrés les uns dans les autres, vestige d’un pan de montagne effondré. Quelques chandelles de glace se détachent parfois entraînant quelques cailloux dans leur chute.
Très belle rando découverte de 10 km et 300 m de dénivelée dans un décor majestueux.
Claude
Journée du dimanche 30 janvier
C’est la troisième et dernière sortie de ce séjour en Haute-Maurienne. Le froid, une bonne neige et le beau temps sont toujours là.
Nous quittons vers 9 h le gîte du Villaron où nous avons passé 2 nuits (cadre magnifique et accueil agréable) . Descente à pied , traversée de la nationale D902 . Guidées par Jean-Paul , Nicole, Marie -Laure , Martine, Isabelle, Frédérique, Suzel chaussent aussitôt leur ski et s’engagent dans la vallée d’Avérole. Nous laissons rapidement les pistes de fond pour nous engager sur un chemin en surplomb du torrent d’Avérole. La vallée est assez encaissée et restera longtemps à l’ombre.
Il y a plusieurs coulées d’avalanches qui doivent dater des premières chutes de neige et comme il n’a pas neigé depuis la vallée est sûre. Le chemin est agréable et varié , une ambiance très hivernale et nordique. Nous traversons le hameau de la Goulaz puis nous atteignons le hameau de Vincendières et continuons en direction du hameau d’Avérole. Au-dessus de nos têtes on aperçoit les séracs du glacier de Charbonnel et au fond de la vallée se dresse la Bessanèse. Nous n’avons pas encore atteint le soleil qui parait reculer au fond de la vallée. Après le hameau d’Avérole nous continuons , toujours vers le soleil, et le trouvons à l’oratoire de Notre Dame de la Garde (2000 m).
Nous nous arrêtons là pour casser la croûte, Jean-Paul et Nicole se remémorent une randonnée d’été, d’il y a quelques années, en direction des Alpes Italiennes. Nous avons la vue sur le refuge d’Avérole. Pendant notre pause, Anne, Christine et Noël, partis à pied vers le refuge, descendent sur le chemin juste en dessous de nous.
Le soleil continue sa trajectoire vers le fond de la vallée et le froid se fait sentir. Nous entamons la descente à ski, les plus téméraires enlèvent tout de suite les peaux de phoque , les autres les gardent pour le début de la descente. La neige est inégale dans les pentes au-dessus du hameau. La descente se fait ensuite sur la route d’été, d’accès à la vallée. Nous rejoignons Chantal , Claude et Jean qui redescendent à pied du refuge d’Avérole.
Nous traversons à nouveau les pistes de fond , rencontrons la gardienne du gîte , et rejoignons les voitures dans lesquels nous nous répartissons pour rentrer à Grenoble.
De l’avis de tous une randonnée magnifique, dans un environnement de haute montagne avec un trajet bien adapté au ski de randonnée nordique.
Suzel
Dimanche 30 Janvier Sortie pédestre dans la vallée de l’Avérole.
C’est la vallée qui s’ouvre en face de notre gîte, de l’autre côté de la route que nous allons découvrir ce matin. Le ciel est tout bleu, les cimes sont éclairées, la température avoisine les -10° et cette sortie se fera sans les raquettes aux pieds car d’après les renseignements fournis par notre hôtesse, la neige est bien tassée tout le long de la trace laissée par les randonneurs.
Anne, Chantal, Christine, Claude, Noël et Jean s’engagent dans le chemin balisé pour les raquetteurs. La pente est douce et rapidement nous atteignons Le Goulaz (1755 m) premier hameau et le seul habité à l’année des trois hameaux que nous allons rencontrer sur notre route. Nous évoluons, à l’ombre, en fond de vallée sur la rive droite du ruisseau. Un panneau nous apprend que par cette vallée, les colporteurs, les maquignons se rendaient dans le Piémont sans avoir à payer le péage à Suse, sur la route du Mont-Cenis, par le vallon de la Lombarde qui conduit au col de l’Autaret (3072 m). Cette route servit aussi au transfert du Saint Suaire entre Chambéry et Turin. A l’approche du hameau Les Vincendières (1830 m) le chemin devient plus raide, les maisons sont en ruines, pas ou peu de maisons habitables.
Nous poursuivons notre périple sous le regard du glacier de Charbonnel pour atteindre le hameau d’Avérole (2000 m) où se situait l’ancien relais de poste sarde. Une belle chapelle restaurée, sa croix et son lavoir nous dominent et quelques maisons en pierres et lauzes semblent entretenues. Ce site fut un des lieux de tournage du film « Belle et Sébastien » de Nicolas Vanier. Nous avançons encore à l’ombre mais le soleil n’est plus très loin et dès que nous sommes sous ses rayons bienvenus, nous nous arrêtons quelques instants pour boire et goûter à quelques friandises. Nous poursuivons toujours sur notre unique trace qui parfois nous joue des tours puisque certains passages ne résistent pas sous notre poids, une jambe alors s’enfonce de 30 à 40cm et c’est un véritable effort à fournir pour s’en sortir mais le moral reste au beau fixe avec tous ces sommets enneigés qui nous entourent.
Près d’une petite passerelle vers le torrent est indiqué un captage qui fait parti d’un réseau d’adduction pour alimenter le lac artificiel du Mont-Cenis. A partir de là le chemin s’élève plus rapidement vers le refuge, Anne avec ses semelles un peu usées tend à glisser sur cette portion plus raide et les lacets successifs ne sont pas toujours simples à négocier. Il est midi et arrivons vers une maison située en contre-bas du refuge, un muret est au soleil, Anne, Christine et Noël décident de s’arrêter là pour manger et de ne pas prendre de risques en continuant. Curieux de voir le refuge, Chantal, Claude et Jean poursuivent la montée pour atteindre celui-ci. Nous suivons la trace et arrivons sur un petit mamelon qui domine de 20m le refuge (2210 m) que nous avions perdu de vue.
Il appartient à la FFCAM et est gardé au printemps et en été. La vue est magnifique, le soleil nous inonde , pas un souffle d’air, l’endroit est idéal pour notre pique nique. Le retour se fait par le même chemin. En descendant, nous retrouvons les skieurs nordiques. Nous repartons ensemble mais ils arriveront bien sûr, avant nous en bas. Ce fut un parcours de 17km et 500m de dénivelé, chargé d’histoire et ponctué d’oratoires dont les statuettes sont malheureusement en ce moment cachées par des protections en bois. Une belle journée souvent à l’ombre au propre comme au figuré de géants de plus de 3000m mais quelle pureté de l’air!!!
Jean
Nous étions 13 participants : Anne, Claude, Chantal, Marie-Laure, Frédérique, Christine, Martine, Suzel, Isabelle, Nicole, Noël, Jean et Jean-Paul.
Un grand merci à Nane pour l’idée de ce séjour et son organisation.