Jeudi 21 mars – 1ère journée
Regroupement à 7 h 30 au parking de l’Odyssey à Eybens pour Agnès, Anne, Cécile, Yolande, Jean-Michel, Joël et Jean-Michel. Nous prenons la route pour le col du Lautaret.
Suite à la proposition de Cécile, nous nous dirigeons vers le hameau du Lauzet pour aller faire le vallon du Fontenil. Les voitures sont posées près du gîte du Pas de l’Âne, au hameau de la Boussarde qui borde la Guisane à 1626m d’altitude. Après avoir chaussé, les skis ont néanmoins du attendre la traversée de quelques prairies déneigées, avant d’atteindre la forêt skiable de mélèzes. Vers 2000 m, le vallon et son grand cirque nous apparaissent. Nous atteignons l’objectif fixé (750 m de dénivelé) sous les hauteurs du lac de Combeynot. Pique-nique au soleil, et s’en suit une descente agréable, la neige facile à skier aidant. La fin du parcours se terminera dans la forêt de mélèzes pour les plus aventureux et en bord de forêt pour les autres.
Nous reprenons la voiture, pour atteindre Névache, 40 km plus loin, lieu de notre villégiature . Névache est la plus haute commune de la vallée de la Clarée, elle est située à 1596 m. C’est un authentique petit village rural de 350 habitants permanents. Le territoire de Névache est composée de la Haute Vallée de la Clarée classée au titre des Sites naturels depuis 1992, dont le nom s’inspire de la rivière qui la traverse et de la Vallée Étroite.
Au gîte du Mélézets, nous sommes accueillis par Mathieu et Émilie, nos hôtes et nous retrouvons Judith, Pascal et Guy. Hasard des calendriers, notre groupe était seul dans le gîte, ce qui a contribué à la convivialité d’un séjour « comme à la maison » ! À 18 h, Vincent, fromager de son état, et ami de Mathieu et Émilie, nous a challengé sur un Quizz spécial fromages, accompagnant l’apéritif maison offert. Nos connaissances et reconnaissances de fromages ont à notre grande surprise étaient mises à rude épreuve, mais les papilles en furent récompensées. Si le panneau de Névache se trouve toujours dans le bon sens, c’est parce que les vaches ont déserté le village au fil des années. Né-vaches, No-vaches. L’apéritif fut très agréable, à discuter de la provenance des fromages, des pâtes cuites, de l’affinage et nous avons pris le repas en compagnie de Mathieu.
Vendredi 22 mars – 2e journée – compte-rendu rédigé par Joël
But de la randonnée à skis de la journée: crêtes de l’Échaillon au-dessus du refuge de Buffère; participants Agnès, Anne, Cécile, Jean-Michel, Joël, Judith, Pascal, Yolande, Yvon (Guy faisant du ski de fond de son côté).
Après un copieux petit déjeuner pris à 7 h 30, nous n’avons pas traîné pour monter en voiture jusqu’au grand parking de Névache (environ 1600m, devant le syndicat d’initiative), la route étant coupée au-delà du village.
Après un coup d’œil à la très belle église Saint Marcellin (XV-XVIIIe siècle) et ses magnifiques portes, c’est vers 8 h 45 que nous partons sur les conseils (finalement mal avisés) de notre sympathique hôte Mathieu vers la rive droite de la Clarée, en passant par le pont de l’Outre, en prenant un chemin tantôt à skis, tantôt à pied, mais qui se révèle de moins en moins cool, le choix étant soit de se rapprocher trop près de la rivière au risque de faire le plongeon, soit de monter – descendre sur un sentier parfois bien gelé en surplomb. Finalement, ce n’est que vers 10 h 30 que nous repartons du pont du Rately (1750 m) pour monter au refuge de Buffère (vers 2075 m), et comme après tous ces efforts nous avons besoin de nous réconforter, nous nous installons sur la terrasse ensoleillée du refuge pour prendre café ou boisson fraiche.
Ainsi requinqués, nous repartons direction les crêtes de l’Échaillon ; Agnès stoppe à mi-chemin en-dessous, et Pascal file vers le Grand Aréa (2869 m) pendant que le reste de la troupe arrive sur les crêtes vers 2650 m un peu après 13 h 30; pique-nique bien apprécié avec vue splendide, tout en surveillant la progression de Pascal. Descente dans de bonnes conditions, nous retrouvons Agnès et Pascal au refuge puis descente sur la piste parfois bien étroite jusqu’au pont du Rately, avant cette fois de rejoindre la route et des raccourcis côté rive gauche de la Clarée jusqu’à Névache, itinéraire bien plus rapide que le matin. Nous retrouvons Guy avec plaisir à une terrasse à l’entrée du village autour d’une excellente bière bien méritée ; Guy a pu faire deux petites boucles de ski de fond, mais sur une piste gelée.
Au total pour les crêtes de l’Échaillon, nous avons fait environ 1150 m D+/D- et 18km.
Le dîner servi par notre hôtesse Émilie, fan de recettes originales de cuisine, était le suivant : salade de chou-fleur, brocolis et carottes ; crumble de truite et butternut, riz, crème fouettée au curry ; frais de brebis ; mousse au chocolat, citron, fève de tonka. Sans oublier un digestif d’un mélange vulnéraire – thé des Alpes préparé par Jean-Michel. De quoi faire de beaux rêves après discussions autour des cartes pour la course du lendemain.
Samedi 23 mars – 3e journée
Deux projets différents pour cette seconde journée à Névache : une sortie ski et une sortie découverte culturelle
Les voitures sont garées juste à coté du panneau B0 qui à la sortie de Névache interdit toute circulation dans la vallée haute de la Clarée, avec une petite inquiétude de PV qui fera des blagues toute la journée, car la traversée du village est réservée aux riverains. On emprunte la route sèche, skis sur le sac. La petite pluie du matin a déjà cessé et le vent déchire juste les nuages. On se divise en 2 groupes – qui chemin, qui bitume – mais moins d’une heure plus tard on est tous skis au pied au pont de Rately, prêts à entamer notre seconde montée au refuge de Buffère. Un bien meilleur démarrage que la veille ! Chacun monte à son rythme et on se regroupe au refuge. Le vent de nord-ouest déjà gênant nous fait hésiter à nous installer en terrasse. Sur la crête de l’Échaillon, atteinte la veille, nous le voyons soulever de gros voiles d’une neige pourtant bien transformée. Mais comme la veille, on fait finalement une bonne pause-café-boissons pour repartir à 10 h 30. Cécile en méforme pense se limiter au col de Buffère mais Pascal la convainc de nous suivre, autant qu’elle pourra et à son rythme. Nous suivons le ruisseau de Gardiole puis nous le traversons par un pont de neige étroit pour amorcer la montée nord-ouest vers la crête. Le vent ne faiblit pas, au contraire, soufflant en rafales suffisamment violentes pour me faire tomber, assez heureusement du coté amont. À midi, Pascal est le premier sous la crête de Baude. Le projet initial – longuement élaboré la veille avec cartes et topos – était de tenter la bascule pour une descente côté nord. Nous l’avions déjà abandonné mais le franchissement de la corniche à ski ou à pied, pour voir le paysage et jeter un œil à ce départ nord ne nous fait rien regretter : la descente côté sud, déjà reconnue est bien plus raisonnable pour nous dans ces conditions météo. Beaucoup de plaisir à nos virages sur une neige demeurée bien ferme sous ce vent frais et nous nous abritons dans une combe pour un pique-nique très ensoleillé. Puis nous faisons une nouvelle pause-café au refuge, offerte par Cécile très contente d’avoir finalement tout fait avec nous. Nous suivons le conseil de la gardienne du refuge de descendre par la forêt pour éviter le chemin encore bien gelé. Un conseil aussi peu judicieux que celui de la veille de Mathieu – notre hôte au gîte – de longer la Clarée par le GR. Pascal et Yolande persévèrent jusqu’en bas, quand les autres rejoignent le chemin. Cécile et Joël descendent à pied toute la partie pentue. Jean-Michel et Yvon essayent d’éviter le chasse-neige en dérapant en forêt sur une neige dure cassante, bien peu skiable.
Le retour à Névache se fait aussi à pied par la route. Vers 16h, nous retrouvons l’équipe des promeneurs (Agnès, Anne, Guy et Judith) de retour du refuge du Ricou pour partager bières de Serre-Ponçon, vin chauds, boissons énergisantes au gingembre et les derniers rayons du soleil de cette bonne journée, avant de rentrer au gîte pour la dernière soirée.
Après avoir déposé la voiture au parking de Névache, pour prenons la route en traversant les hameaux de Lacha, de Fontcouverte. Nous découvrons de nombreuses chapelles présentes : chapelle Notre Dame de Bons Secours, Sainte Barbe du Verney, Sainte Marie de Fontcouverte. Nous croisons quelques quads, ces derniers ont remplacés les ânes comme moyen de locomotion pour les refuges de Ricou, Laval et des Drayères. Passé le hameau de Foncouverte, nous prenons le chemin qui monte à droite et nous amène au bout d’une petite heure au refuge de Ricou. Ce refuge est situé à 2115m d’altitude. C’est un vieux chalet d’alpage qui a été transformé en 1988 par la famille Ravary en refuge de moyenne montagne. Une pico-centrale fonctionnelle depuis 2019, assure l’autonomie énergétique. Financée en crowdfunding par des citoyens, cette installation leur a demandé plus de deux ans de dossier administratif, 3 mois de travaux, mais cela en valait la peine ! Les gaufres et gâteaux en terrasse ne nous dirons pas le contraire, dégustés en contemplant le magnifique panorama.
De retour à Névache, nous découvrons l’église Saint-Marcellin, joyau du XVe siècle avec son style architectural roman-lombard. Les portes, en pin cembro magnifiquement sculptées d’entrelacs gothiques et draperies en plis, ont été classées Monument historique dès 1906.
Dimanche 24 mars – 4e journée
Hésitation pour la destination de la dernière journée : le col des Trois Frères Mineurs ou le Collet Vert sur Montgenèvre ? Après avoir pris quitté le gîte des Mélézets et nos hôtes, le manque de neige dans la station nous fait choisir la destination du Collet Vert. C’est un très joli parcours, assez technique, qui commence dans la forêt et se poursuit dans un vallon assez soutenu nous obligeant à remettre les couteaux et crampons pour certains. Toujours avoir les petits crampons dans son sac, tel est le mantra de Pascal. N’ayant que peu d’espoir que la neige décaille pour la descente en raison d’un petit vent froid, décision prise de descendre par les pistes. Un petit endroit bien abrité nous accueillera pour le pique-nique au soleil.
Dernier pot à Briançon, en face de l’entrée de la vieille ville pour conclure ces 4 jours enchanteurs ou nous avons bénéficié d’une tempête de ciel bleu dans une région magnifique, avant de nous séparer et prendre le chemin du retour.
Le gîte des Mélézets est une très bonne adresse, (chambre, cuisine, accueil, tarifs) nous vous le recommandons sans souci.
Anne
Lien pour les photos : https://photos.app.goo.gl/ZChPvfQdNskdhXXLA