Dimanche 22 octobre : sentier botanique de l’Aiguille
Après l’installation dans nos logements et emplacements respectifs, rdv est fixé à 14 h pour une randonnée dite « accessible à tous » au départ de la Fontaine d’Hannibal, quartier nord de Buis.
Noël, qui avait étudié le parcours à l’avance, nous informe que lors du séjour de 2021 aux Dentelles de Montmirail, nous avons déjà effectué cette rando. Arrivées au parking Martine et Agnès reconnaissent aussi le lieu…quant aux autres nous affirmons n’être jamais venus là ! Finalement, nous nous souvenons que 2 groupes avaient été fait et que l’un des 2 avait bel et bien déjà fait ce parcours. Bons joueurs ils partent en tête !
Nous démarrons dans un lotissement aux jardins encore fleuris, traversons la route et nous engageons sur un chemin qui longe de belles oliveraies en étage dont les arbres croulent sous les fruits. Nous rejoignons la forêt et l’ombre bienvenue, le soleil est encore chaud et le sentier monte raide ! Au long de celui-ci, qui alterne forêt et garrigue, se trouvent de nombreux panneaux explicatifs sur les éléments de la végétation, d’histoire de la vallée et du paysage. Nous apprenons ainsi que les végétaux dominants sont le cade, « genévrier oxycèdre, qui se distingue du genévrier commun par une 2e ligne blanche sur ses aiguilles, et le pin sylvestre que l’on trouve aussi bien en face nord qu’en face sud dans les Baronnies provençales. Les oliveraies, « abandonnées suite au gel de 1956, qui avait détruit une grande part des arbres, ont repris du service grâce notamment à la mise en place d’une Appelation d’origine contrôlée en 1994 ». Nous remarquerons aussi quelques arbres remarquables par leur taille et leur âge.
Notre progression nous permet de passer au pied du rocher de l’Aiguille, équipé pour la pratique de l’escalade depuis les années 1990. Le choix d’une variante qui s’élève vers la crête nous permet d’avoir une vue sur la vallée de Buis, le Rocher de l’Aiguille, la falaise du Saint-Julien et bien sûr le majestueux et austère mont Ventoux !
La descente nous offrira, sur l’autre versant, une lecture de paysage avec un exemple des terroirs agricoles typiques des Baronnies. Nous renonçons à la variante des ruines du château d’Ubrieux, par manque de temps et surtout parce que le chemin est donné comme peu praticable. Bâti en 1240, il constituait une des clefs du système de défense du Buis, il ne reste aujourd’hui que la base des fortifications du fort, détruit en 1590 ». Nous croisons d’autres ruines moins stratégiques, celles du Jas du Blanc : « les ruines de ce jas (bergerie) témoignent de la présence alentour d’une lande paturée au XVIIIe siècle ».
Nous retournons au parking par le chemin de montée. Une proposition de visite de la ville rencontre peu de succès. Martine, Agnès, Alain, Michel et Marie-Pierre, iront quand même voir la place des Arcades, le dédale des rues de la vieille ville, les jardins de l’ancien Couvent des Dominicains transformés en centre d’hébergement, l’église de Notre-Dame de Nazareth dans laquelle une séance de prière était en cours et enfin le moulin à huile fermé le dimanche !
Nous avons profité de très bons raisins offerts à différents endroits de la ville avant de rentrer et retrouver l’ensemble du groupe pour notre sympathique soirée !
Un grand bravo à Alain qui, malgré un chemin assez raide, a vaillamment fait toute la rando !
Pour profiter des beaux panoramas de la vallée du Buis nous aurons marché 3 h, pour 5 km et 350 m de D+.
Et pour finir, une très courte histoire de Buis :
« habité par l’homme de Néandertal (il y a plus de 40 000 ans) puis peuplé par les tribus Gauloises des Voconces, Buis fut appelée Vicani Boxsani au début de l’ère Chrétienne. Les Romains s’y installent, attirés par la douceur du climat et la position stratégique. Capitale administrative des Baronnies, rattachée au Dauphiné puis à la Couronne de France, la ville deviendra Buis les Baronnies en 1850. »
Marie-Pierre
Lundi 23 octobre : Les crêtes et la corniche nord du mont Ventoux
Cette randonnée devait être le « point d’orgue » du séjour, tant cette montagne est mythique par ses conditions climatiques et sa fréquentation !
Les conditions météo, bien que pas fameuses, étaient les meilleures des jours dont nous disposions. Nous avons scruté tous les sites possibles donnant des prévisions, il fallait se rendre à l’évidence, le soleil ne serait pas de la partie mais peut-être bien le vent…à quelle vitesse ? les informations divergent. À 22 h la veille, en tout petit comité, la décision est prise d’abandonner au profit de la rando des 4 cols prévue pour le lendemain, en moins haute altitude et plus abritée du vent. Au petit déjeuner, nouveau rebondissement, difficile d’abandonner l’idée d’aller au mont Ventoux, finalement nous ferons la « boucle courte » qui est donnée dans l’autre sens, et qui est à l’abri du vent. Départ identique du camping du mont Serein mais au lieu de monter directement vers le sommet nous partirons par la forêt et les combes pierreuses, nous reviendrons par la crête et redescendrons par le chemin plus direct.
8h30, c’est parti pour une nouvelle journée de randonnée et de découverte puisque plusieurs d’entre nous ne connaissaient pas cette montagne. Bel accueil au mont Serein par un jeune chevreuil caracolant devant la voiture de Claude !
Garés près du camping, après les échauffements, nous voilà partis confiants, malgré le ciel gris ! Après un chemin assez large sur quelques centaines de mètres, un panneau nous renseigne sur la renaissance de la forêt primaire et les arbres reliques que nous admirons. Nous suivons les GR4 /GR9 puis nous laissons le GR4 à droite et restons sur le GR9.
Ce sentier passe sous la corniche nord du mont Ventoux à l’abri du vent ; des passages forestiers alternent avec des ravins. Nous franchissons deux gigantesques éboulis et quittons le GR9 pour monter en zigzag un pierrier qui arrive sous la crête. Ces grandes combes sont finalement plus impressionnantes de loin que de près et l’équipe du jour les franchit sans difficulté.
Lors d’une pause en forêt nous rencontrons un guide de chasse de l’ONF avec 2 clients chasseurs à l’arc, ils chassent le chamois. Le guide très sympathique (haut-alpin d’origine !), nous donne quelques explications sur cette chasse et sur la Réserve de Biosphère du mont Ventoux*, nous le retrouverons lors de notre pause repas sous la Tête de la Grave et toujours aussi passionné et généreux, il répondra à nos nombreuses questions.
Notre picnic terminé, nous nous préparons à affronter le vent sur la crête, mais nous avons été très surpris quand nous avons rejoint le GR4 pour le retour, de découvrir la violence des rafales et ce n’était que le début… Ce sentier, heureusement large, face au Ventoux mais pas au vent (il venait de côté), nous a demandé beaucoup d’efforts pour atteindre la plate-forme sous le sommet. Le franchissement du col des Tempêtes a été un véritable exploit qui nous a particulièrement effrayés et demandés courage et solidarité pour affronter les bourrasques qui devaient souffler à 140 km/h ! Nous n’avons donc quasiment rien vu du sommet, la priorité étant de se tenir debout, de se surveiller les uns les autres pour traverser un espace non protégé et trouver notre sentier de descente.
Quand toute la troupe, par petits groupes de personnes accrochées par 3 ou 4 et guidées par Michel et Jean, a réussi à atteindre le départ du sentier, un banc bienvenu nous a permis de nous remettre de nos émotions. Et c’est avec beaucoup de soulagement et de plaisir que nous avons entamé la descente, qui bien qu’encore ventée au début, s’est avérée régulière et agréable avec une belle vue sur la vallée du Toulourenc, là-bas à nos pieds. Une descente sans histoire où les discussions allaient bon train sur notre aventure venteuse !
Bien contents de retrouver nos véhicules par aller boire le verre de l’amitié à Malaucène, ce qui fut fait dans la bonne humeur et avec la générosité de Catherine. Un grand merci à elle.
Cette randonnée « très agitée » restera comme l’un des souvenirs forts de ce séjour Alpes Club !
Pour réaliser cet exploit nous étions 12, Nane, Catherine, Jean & Claude, Danièle & José, Nicole, Agnès, Martine, Isabelle, Marie-Pierre & Michel notre encadrant patient, calme et efficace.
Nous avons marché 6 h, pour effectuer 15 km et 550 m D+.
* Quelques informations sur le Mont Ventoux
– « le géant de Provence aussi appelé le Mont Chauve, a bénéficié d’une reconnaissance internationale par son classement en Réserve de Biosphère pour la qualité de ses milieux naturels, la diversité biologique et les nombreux liens tissés entre l’homme et la nature depuis des siècles qui ont façonné ses paysages fabuleux ». Il est aussi PNR (Parc naturel régional) depuis juillet 2020 et classé Zone Natura 2000.
– « le climat y est rude et exerce une action déterminante : 3° à 4°C en moyenne et des vents fréquents et très violents (pointes à 250 km/h), son record est une pointe à 320 km/h en 1967. Ses climats allant de la Méditerranée au Groenland, il accueille des plantes arctiques protégées et des plantes méditerranéennes. Il abrite aussi la plus vaste Cédraie d’Europe ».
Un peu d’étymologie pour aller à l’encontre des idées reçues
– le préfixe « Ven » de Ventoux aurait une origine celto-ligures, donc pré-latine. Il désignerait une hauteur ou un lieu élevé. Son suffixe « Tur » indique une distance, le Ventoux serait donc « la montagne qui se voit de loin ». Une autre hypothèse selon laquelle la racine celtique « vent » désignant des lieux de sacrifice gaulois, il aurait donc été un lieu sacré pour les Celtes.
– d’autres traces des origines du mot « Ventoux » indiquent, soit du celte : « ven top », montagne blanche, soit du provençal : « ventour », qui signifiait « exposé au vent ».
Mais de toutes, bien que ce soit celle qui l’identifie le mieux, c’est aussi celle qui est donné comme la moins plausible !
Marie-Pierre
Mardi 24 octobre : Vercoiran –Sainte Euphémine-du-Ventoux en boucle
Que faire lorsque les prévisions météo convergent vers l’annonce de pluie et que cela est confirmé par un déluge le matin ? Une fenêtre s’ouvrait l’après-midi. Il ne fallait pas la louper, mais bien doser l’horaire : ne pas partir trop tôt, ni trop tard. Une boucle à partir de Vercoiran semblait être la bonne solution mais il y avait 500 m de dénivelé et 14 km. Cela nous semblait trop pour un après-midi peut-être encore pluvieux. Mais l’étude de la carte recelle toujours des idées ! Finalement nous avons opté pour une randonnée modulable entre deux villages typiques : Vercoiran, perché sur son piton et Saint-Euphémie-du-Ventoux proche de la route. Chacun pouvait choisir son option : visite des 2 villages soit en aller-et-retour à pied, soit en aller à pied et retour en voiture, soit en aller-et-retour en voiture.
Nous avons visité Vercoiran ensemble et ce n’était pas gagné tant certaines marches des ruelles étaient glissantes. Puis nous avons été 16 à partir le long des sentiers pour atteindre Sainte-Euphémie du Ventoux. Il n’y avait que 5 km mais nous avons pris notre temps tant il faisant beau, même chaud, et que la lumière était magnifique. Nous avons même compté dans nos rangs Baba, chienne locale ravie de sortir de chez elle et de faire cette balade qu’elle connaît par cœur avec nous.
Nous avons retrouvé le reste du groupe à Saint-Euphémie, avons visité ce superbe village ancien, et sommes repartis d’un pas plus alerte à 12 pour arriver à l’heure à Vercoiran, mais surtout à l’apéro-dinatoire du soir.
Merci aux participants d’avoir accepté mes petites erreurs d’itinéraire sans broncher et à Michel C. le rôle de serre-file.
Cécile
Mercredi 25 octobre : De Saint-Léger-du-Ventoux au village de Brantes en boucle
Nous avons attaqué assez vite la montée au départ de Saint Léger pour atteindre le col de Chaussène puis le col de Fautaube. Une série de panneaux jalonnant ce sentier ancestral nous expliquent la géologique et la vie de ce versant sud de la vallée du Toulourenc. L’amandier, la vigne mais surtout l’olivier étaient cultivés sur ces coteaux bien exposés mais l’hiver très rigoureux de 1956 a détruit ces plantations. La nature a repris ses droits.
Nous traversons une hêtraie avec une variété incroyable d’espèces de chênes qui a colonisé les lieux. Hêtres et chênes étaient déjà présents comme en atteste l’emplacement d’une ancienne charbonnière. Puis nous cheminons au milieu des pins et la végétation méditerranéenne. Nous sommes accompagnés par un panorama magnifique sur la face nord du mont Ventoux. Nous pouvons mesurer « l’exploit » réalisé 2 jours plus tôt pour traverser les ravins et nous hisser jusqu’à son sommet !
Nous ferons un petit détour vers un panorama sur la vallée où un panneau très technique nous explique sa formation géologique et le rôle joué par le mont Ventoux dans celle-ci.
Le petit col de Peytalet, passage historique entre Saint-Léger et les Baronnies, nous permet d’admirer vers le nord les collines des Baronnies.
Au col de Fautaube, un petit bout de route nous mène à un sentier qui descend pour nous conduire directement à Brantes, vieux village perché au pied du Ventoux. Pique-nique devant la mairie à la porte du haut, retrouvailles avec les personnes en voiture.Visite du village par les nombreuses rues caladées et passages voûtés, maisons en pierre, chapelle, atelier d’artisans d’art fermés…
Pour rejoindre Saint-Léger nous avons entamé la descente vers le Toulourenc, traversé sur le vieux pont dit « pont romain » pour atteindre le chemin du retour. Un joli sentier au milieu de très hauts pins nous a conduit à la route départementale, et après un petit parcours sur la route nous retrouvons nos voitures.
Nous avons pris le temps de goûter les délicieux cookies de Catherine, en discutant et se remerciant mutuellement pour cet agréable séjour, avant de nous séparer et rentrer.
Catherine, Nane, Claude & Jean, Agnès, Martine, Nicole (merci pour toutes tes précisions en botanique), Michel (merci pour nous avoir guidés), Marie-Pierre et Isabelle ont participé à cette très belle rando qui nous a permis de faire 14 km, 400 m D+ en 4h.
À Brantes, nous avions partagé biscuits et chocolat avec Maryse, Jean-Pierre et Alain.
Isabelle
Escalade
Buis-les-Baronnies… le paradis du grimpeur ! Merci aux organisatrices du week-end d’avoir choisi cette destination. Une multitude de voies tendaient les mains aux 4 grimpeurs du club présents ce week-end : Jean-Paul, Jean-Pierre, Jeanmi et moi. Mais cela a mal commencé le premier jour car Jean-Paul et moi avons pris un but en cherchant à grimper sur le site le plus proche du camping à Plaisans. Il est fermé depuis août 2023 victime de l’épidémie de déconventionnement par la FFME de sites d’escalade*qui sévit depuis 2020 sans avoir trouvé de solution acceptable à part la fermeture des sites concernés.
Heureusement les sites sur la commune de Buis-les-Baronnies ne sont pas encore touchés. Nous avons donc pu grimper presque tous les jours sauf mardi, vaincus par la pluie. Les falaises d’Ubrieux et de Baume-Rousse nous ont offerts des voies à notre niveau – du 4c pour s’échauffer au 6a+ pour les plus vaillants du groupe – pour notre plus grand plaisir.
Beaucoup de joie (et d’effort !) à pouvoir tâter le rocher, et à respirer, en grimpant, les doux effluves du thym et des autres plantes du Sud qui se nichent dans les moindres infructuosités du calcaire.
Cécile
*Pour celles et ceux que le sujet intéresse : https://www.grimper.com/news-escalade-interdite-1-3-deconventionnant-les-falaises-ffme-elle-ouvert-boite-pandore
Lien pour les photos : https://photos.app.goo.gl/3yXAMWELDzTxVve6A